Après avoir été saisi par Tourcom et trois de ses adhérents, le Conseil d’Etat a invalidé le 17 mars dernier les conditions de fixation de la garantie financière des agences de voyages. Richard Vainopoulos, président du réseau, nous livre ici son analyse.

« Les décisions malheureuses de l’ancien président (Ndlr : Raoul Nabet, en octobre 2014), prises sans l’accord d’une Assemblée Générale Extraordinaire, ont eu deux conséquences importantes, écrit-il dans un courrier.

 

D’abord, l’APST a subi une hémorragie financière liée au départ vers d’autres garants de grandes entreprises du tourisme, fortement contributrices et à haut niveau de fiabilité, soit plusieurs millions d’euros, telles que Pierre & Vacances, Transat France, Voyageurs du Monde, Masson Univairmer, Richou, Kuoni, TUI…

Ensuite, poursuit Richard Vainopoulos, les compagnies assurance-crédit ont gagné de nouvelles parts de marché au détriment de l’APST. Pour une raison simple : si ces entreprises se montrent plus strictes dans l’acceptation des dossiers, elles ne demandent pas, contrairement à l’APST, aux chefs d’entreprises de se garantir sur leurs biens propres.

 

C’est donc sur le terrain de la crédibilité que se joue aujourd’hui l’avenir de l’APST. L’arrêté de 2014 a abouti au résultat inverse souhaité par l’ancien président. Par ailleurs, contrairement à ce qu’on entend ici où là, ce n’est pas le nombre d’adhérents qui est le plus important pour une association mais c’est avant tout le montant des cotisations annuelles versées.

 

Pour l’heure, l’APST bénéficie d’une conjoncture qu’elle décrit elle-même comme exceptionnellement favorable, ce qui lui permet de dégager un résultat excédentaire de 5,2 millions d’euros. Mais que représente un résultat 5,2 millions d’euros et un patrimoine en grande partie hypothéqué et non disponible immédiatement en cas de sinistre lorsque l’APST doit garantir le volume total du montant des forfaits de ses adhérents et ce, à hauteur de… 1,5 milliards ?, s’interroge le président de Tourcom.

 

Pour l’heure, constate Richard Vainopoulos, l’APST n’est pas soumise à des normes aussi strictes que les organismes privés. Dans d’autres professions réglementées, comme les agences immobilières ou les agences d’intérim, l’ensemble des sociétés de cautionnement, quelle que soit leur forme, solidaire, mutualiste ou assureurs présentent le même niveau d’exigence… Il en va de la protection du consommateur mais aussi de l’intérêt des adhérents qui, rappelons-le, sont appelés à mettre la main à la poche en cas de difficulté de leur association de solidarité.

On aurait donc aimé un discours plus modeste, plus axé sur les efforts de gestion incontestables de la nouvelle présidence et sur la définition d’objectifs à atteindre. En attendant, la lucidité oblige à dire que les fonds de l’ASPT ne la prémunissent ni de la défaillance d’un adhérent de taille significative ni d’une détérioration brutale du secteur, la conjoncture actuelle n’étant pas au beau fixe » conclut Richard Vainopoulos.

Source : /www.quotidiendutourisme.com, le 17 mai 2017

 

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