L’APST a du faire face à des crises inédites en l’espace de moins d’un an. Faillite de Thomas Cook, Crise sanitaire du Covid-19… Le secteur du Tourisme est en pleine tourmente.

L’activité est quasi-nulle depuis le mois de mars et ne semble pas pouvoir redémarrer avant le début de l’année prochaine.

Les conséquences financières de l’épidémie laissent craindre de nombreuses défaillances. L’APST étant le garant de plus de 3 000 organismes de tourisme, est en première ligne.

Quels sont les risques réels ? Quelles solutions envisagées pour s’en sortir ? On vous éclaire sur le sujet.

Le Choc thomas cook

En cette fin 2019, L’APST (Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme) enregistre un sinistre record suite à la faillite du tour-opérateur anglais. La cessation d’activité du voyagiste est soudaine et les chiffres sont impressionnants.

Le coût du sinistre est estimé à 42 millions d’euros. Cela représente près de 54 000 personnes impactées, dont à peu près 20 % sont toujours en attente d’un remboursement.

APST : une situation financière préoccupante

Les comptes de l’APST avaient enregistré une forte progression jusqu’en juin 2019. Ils s’établissaient à 28 Millions d’euros en 2019.

Selon les chiffres annoncés, il reste 22,9 millions d’euros de voyages à rembourser. Mais la trésorerie actuelle affiche un solde de 14 millions d’euros.

Le risque à horizon fin 2020 est donc un manque de trésorerie, lorsque le liquidateur déposera l’état des créances.

Les solutions face à la crise

Face à l’ampleur du choc, l’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme prend des mesures drastiques.

La vente du siège

Contrainte et forcée, l’APST doit se séparer de son siège. L’immeuble de la rue Carnot à Paris est ainsi estimé à 21 millions d’euros.

Cette vente est une condition sine qua non afin que l’État puisse soutenir l’association (obtention d’un prêt garanti par l’État).

La création d’un fonds de solidarité

Afin d’anticiper les conséquences de la crise financière qui se profile, la création d’un fonds de réserve et de solidarité est à l’étude.

Ce dispositif spécifique prendrait la forme d’un supplément de 0,5% du forfait voyage acheté par les clients.

Les projections estiment entre 20 et 30 millions d’euros, les sommes collectées annuellement.

Lors de la faillite de Thomas Cook, la mise en place d’une contribution du voyageur avait déjà été évoquée.

Mais déjà plusieurs questions se posent. Cette contribution sera –telle à payer même pour les agences non-adhérentes de l’APST ? Le consommateur est-il prêt à supporter de nouveaux coûts pour voyager ?

Vers un nouveau modèle économique ?

Jusqu’à ce jour, L’APST a le statut d’association.

En 2015, sous la présidence de Raoul Nabet, le passage du statut d’association à celui de mutuelle, devait s’opérer.

La directive européenne sur les voyages à forfait impose alors de nouvelles normes prudentielles et de solvabilité. Elle oblige les garants financiers à détenir des fonds propres et à une surveillance de leur gestion.

Face à un avenir incertain, L’APST doit donc repenser son modèle. Le projet évoqué est un partenariat entre l’association et un assureur.

L’association deviendrait alors une structure de courtage d’assurances. Elle ne supporterait donc plus le risque assurantiel. La MAIF est en discussion avec l’APST.

Des perspectives sombres

L’activité dans le monde du tourisme est quasiment à l’arrêt. Une étude menée par le cabinet DELOITTE met en avant les défaillances probables à venir parmi les acteurs du Tourisme.

Les conséquences financières de la crise liée au Covid seraient de 44,6 Millions d’euros dans une hypothèse moyenne. Elle pourrait s’élever à 136 millions dans la projection la plus grave.

Un autre dossier préoccupant est celui de TUI. Le voyagiste fait l’objet de toutes les attentions.

En juin 2020, il annonçait un plan social de grande ampleur, avec une suppression de 583 postes sur 904. 65 agences de son réseau seraient fermées ou cédées. La position stratégique de la maison mère ne semble pas être une recapitalisation de sa filiale française.

La crise sanitaire va complexifier les procédures d’obtention ou de renouvellement de la garantie financière. L’arrivée de nouveaux acteurs et de jeunes créateurs d’entreprises n’en sera que plus difficile.

Le peu d’acteur assurantielle sur le marché de la garantie financière ne favorise pas la concurrence. Atradius, l’un des rares assureurs sur le marché, annonce qu’il ne prend plus de nouveau clients.

GO ON ASSURANCES, le 10/09/2020