Le mini-réseau de Didier Munin envisage de se déclarer en cessation de paiement. Nicolas Delord, président de Thomas Cook, nie toute responsabilité dans les difficultés financières de Boiloris.

Mauvais temps pour Boiloris Voyages. « L’entreprise a accumulé un million d’euros de pertes, pris sur les fonds propres, dues à la restructuration des 8 agences Thomas Cook (…) rachetées récemment, et qui ont pesé sur l’exercice 2015 et 2016 », a expliqué son patron Didier Munin à notre confrère Tour Hebdo. Aggravées par la baisse du volume d’affaires de 17 à 18% en 2016, en raison des attentats parisiens, les pertes totales « s’élèvent à 2 millions d’euros ».

Le groupe Thomas Cook n’est « pas responsable »

Didier Munin aurait aimé vendre des points de vente. Mais Thomas Cook aurait utilisé son droit de préemption pour l’en empêcher. »C’est une ineptie », nous a commenté Nicolas Delord, président du groupe en France. « Le droit de préemption nous donne un privilège d’acquisition sur les enseignes Thomas Cook et Jet tours ». Autrement dit, soit le groupe décide de racheter après étude du dossier, soit il refuse, et la voie est libre pour un nouvel acquéreur. « Quand Didier Munin nous a indiqué sa volonté de céder, nous l’avons simplement informé de notre droit de préemption, insiste Nicolas Delord. Or nous avions besoin de temps pour analyser la situation, et régler le problème de l’impayé, avant d’envisager d’éventuelles acquisitions ».

Un impayé « très » important

Incapable de régler la centrale de paiement de Thomas Cook à l’échéance du 15 décembre, Boiloris a été déréférencé. « L’impayé de Boiloris est vraiment très important, et fait courir un risque à notre groupe. Nous ne sommes pas une banque, nous avons donc décidé de sortir le réseau de la centrale de paiement », confirme Nicolas Delord.

Thomas Cook France aurait prévenu les autres fournisseurs, désormais désireux d’être payés au comptant par le mini-réseau.

27 agences de voyages en dangerDidier Munin, qui se sent « lâché » par le groupe, n’exclut pas le dépôt de bilan dans les prochains jours, ce qu’il nous a confirmé ce matin. Il a donc prévenu l’APST de la situation. « Didier Munin nous a fait part de ses difficultés financières », sans aller au-delà pour l’instant, souligne Emmanuel Toromanof, secrétaire général de l’APST. L’étape suivante devrait être la déclaration de cessation de paiement, la demande de prise en charge par l’APST, et la démission de l’association.

Selon son site web, Boiloris regroupe 27 agences parisiennes, dont 13 agences Jet tours, 9 Thomas Cook, 4 agences Boiloris Voyages, et une Havas Voyages.

Source : www.lechotouristique.com, Linda Lainé le 20/12/2016

http://www.lechotouristique.com/article/boiloris-au-bord-du-depot-de-bilan,86636